[Maxime] Cela fait peu plus de trois ans que Stéphane et moi avons eu l’idée de lancer notre petite boîte. De l’idée à la concrétisation, on a parcouru un petit bout de chemin ! Un parcours d’entrepreneuriat social plein de rebondissements, de petites galères et d’anecdotes que nous souhaitons partager pour inspirer (et rassurer) tous les porteurs et porteuses de projets qui rêvent, eux aussi, de changer le monde.

Le message qu’on veut vous faire passer est simple : lancez-vous ! 

Si vous avez un projet qui peut faire avancer la société dans le bon sens, allez-y ! N’essayez pas de rentrer dans des cases si vous ne vous y sentez pas à votre place. N’attendez pas d’avoir 10 ans de carrière pour avoir un job qui s’aligne avec vos valeurs. Chaque jour, chaque mois, chaque année compte dans la crise climatique et sociale actuelle !

On ne dit pas que c’est facile (et vous le découvrirez plus bas). Il y a forcément des compromis et des sacrifices à faire (et quelques beaux ratés), mais ça en vaut la peine ! Si vous avez l’énergie et la volonté, lancez-vous !

Portrait des deux fondateurs

L'origine de l'idée

[Stéphane] C’était en 2018, notre avant-dernière année d’études. Avec Maxime, on savait qu’on voulait créer une entreprise pour avoir un impact positif sur le monde… Et ce n’étaient pas les idées qui manquaient ! Entre la poubelle qui nettoie les rivières, l’application pour diminuer les déchets alimentaires ou encore le mobilier écologique… Nous étions facilement emballés par un projet, jusqu’à ce que les chiffres nous dissuadent !

Puis un jour d’été, ça a été différent. J’ai parlé à Maxime d’un article sur la conversion biologique qui m’avait marqué. Et là, on a senti qu’on touchait quelque chose du doigt. Maxime a fait le lien avec son grand-oncle agriculteur, André, qui n’avait pas réussi cette période difficile de transition vers la bio. C’est à ce moment qu’on s’est dit “Et si on lançait la marque du pas (encore) bio qui aide les agriculteurs à passer à la bio ?

[Maxime]  Contrairement aux autres projets, plus on creusait cette idée, plus elle devenait intéressante. On était convaincus de sa pertinence car elle dénonçait une ineptie sociale ET environnementale :

« Comment est-ce possible, dans l’urgence écologique actuelle, que des agriculteurs qui veulent cultiver de manière plus durable se retrouvent seuls face à de telles difficultés ? »

Notre concept ? Acheter les produits des agriculteurs en conversion biologique à un prix juste, qui leur permette de passer à la bio sans difficultés. Puis, proposer aux consommateurs d’aider ces producteurs en pleine transition agricole ! Pour nous, il y avait clairement quelque chose à faire, et on voulait le faire vite. Un seul objectif : tester rapidement et concrètement notre idée sur les marchés de plein air.

Premiers pas... Et premiers ratés !

[Stéphane] A peine rentré de vacances, Maxime avance sur le marketing : on trouve notre nom “BioDemain” (on vous épargne nos autres idées : les BioGosses, Captain Bio et j’en passe), on valide notre premier logo (un chef d’œuvre) et on prévoit des rencontres avec l’écosystème ESS.

De mon côté, je m’attaque à une autre partie : trouver un premier agriculteur en conversion biologique, acheter ses produits à un prix équitable pour les valoriser sur les marchés du dimanche matin. Simple, basique (sur le papier). Cependant, la réalité était toute autre : un tas de paperasse pour vendre sur les marchés, beaucoup de démarchage pour trouver une place et surtout… toujours ZERO agriculteur partenaire prêt à faire confiance à deux jeunes de 22 ans ! 

Pourtant, notre étude de marché était sans appel : des agriculteurs en conversion, il y en avait. Entre août et novembre, j’ai passé un incroyable nombre de coups de fil pour réussir à convaincre ces producteurs… sans succès : “déjà bio”, “que de la luzerne et du blé”, “ça ne marchera pas”, “vous allez faire 2h de route pour une caisse de pommes ?”… 

[Maxime] En décembre, à force de persévérance (et de méthodes peu conventionnelles), tout se débloque. On rencontre Damien, un arboriculteur des Hauts-de-France qui décide de nous donner notre chance. Et ça s’est enchainé ! Quatre agriculteurs nous rejoignent en janvier, huit en février… C’était lancé, on était (presque) prêts pour les marchés ! 

Maxime et Damien, premier agriculteur partenaire de BioDemain

Le premier marché

biodemain marchés

Samedi 26 Janvier 2019, 4h45 du matin – c’est parti ! Stéphane débarque chez moi dans le vieux kangoo émaillé de son oncle. Dedans, en vrac : des pommes, des bouteilles de jus, quelques légumes ainsi que du matériel emprunté à Mamie (tables bancales, nappes, parasols troués en guise de parapluie). La “startup nation” était en marche vers le succès : on avait quand même imprimé de supers flyers, une bâche toute neuve et découpé à la main nos cartes de visite jusqu’à 1h du matin !

5h30 – arrivée sur le marché de Croix, près de Lille. En avance, on est prêts à 6h30, tout est déballé, les affiches sont bien positionnées et on est ultra motivés !

Les heures passent… Il commence à pleuvoir et l’air froid hivernal commence à sacrément nous refroidir.

8h45 – une première cliente passe (une petite mamie qui nous sourit – on se lance direct), nous l’alpaguons en parlant de conversion biologique, elle finit par repartir avec un kilo de pommes mais nous ne sommes pas vraiment sûrs qu’elle ait compris ce que nous faisions…

12h – On va la faire courte : après plusieurs averses, le passage de la famille et 7 “vrais clients”, nous sommes repartis (presque) entièrement bredouilles…

Pendant des mois, on a persévéré à un rythme épuisant : cours la semaine, travail sur BioDemain tous les soirs et réveil le week-end à 5h pour aller sur les marchés. Certes, notre concept séduisait les personnes à qui on l’expliquait, mais on a vite compris que l’aventure n’irait pas très loin avec ce modèle-là.

Premiers magasins et premiers succès !

Le 23 avril 2019, un mail arrive dans la boite mail de Stéphane. Gwenaelle, responsable marketing d’un magasin de la région, nous propose de se rencontrer pour commercialiser le concept BioDemain. On passe l’été à préparer le projet, aidés par nos tous premiers stagiaires (à l’époque, nous étions nous-mêmes en stage dans notre propre entreprise pour valider nos cours). Nouveaux producteurs, nouvelle charte graphique, nouveaux locaux, nouveau camion, c’est parti pour la grande aventure ! Les dernières étiquettes imprimées à la maison et collées par nos soins la veille de la mise en rayon, tout était prêt ! 

En septembre 2019, c’est officiel : les premiers produits BioDemain sont en rayon d’un magasin !  Quelques semaines après notre première enseigne, un second magasin nous fait confiance, puis un troisième, un quatrième et on finit par se faire une petite notoriété dans le nord de la France. On recrute notre premier salarié et aujourd’hui associé (Alexandre) qui nous aide à élargir notre gamme de produits et à structurer l’entreprise !

En mars 2020, le premier confinement tombe. De nombreux magasins nous appellent pour renflouer leurs stocks de farine pour faire face à la pénurie : c’est l’occasion de faire nos preuves ! Dans le bureau sans fenêtre qui nous sert d’entrepôt, on reconditionne à la main des sachets de 25kg en paquet de 1kg, au milieu d’un nuage de farine. Et nos efforts finissent par payer…

En juin 2020, on reçoit un appel de Naturalia qui nous propose de lancer notre marque nationalement dans 40 de leurs magasins ! Premier changement d’échelle. 

En septembre 2020, second coup de fil, et pas n’importe lequel : “Est-ce que ça vous dit de voir le ministre de l’agriculture ? Il sera à Attiches mardi et serait intéressé par une rencontre” : ni une, ni deux, on fonce rencontrer M. de Denormandie pour le sensibiliser à notre projet ! 

En février 2021, nos petites économies d’étudiants peinent à suivre. On sait bien que si on veut poursuivre l’aventure, elles ne suffiront pas. On décide de lever des fonds pour porter notre combat au niveau national. Pour continuer à porter nos valeurs de coopération et de collectif, on choisit de permettre à chaque citoyen d’intégrer notre capital. Résultat : 230 actionnaires-citoyens rejoignent notre folle aventure aux côtés d’investisseurs engagés.

En mars 2021, il nous reste 1 place dans notre levée de fonds. On nous propose le casting de l’émission “Qui veut être mon associé ?” sur M6. On en est conscients : c’est une opportunité unique de présenter notre projet devant 2 millions de téléspectateurs. On prend notre vieux camion et on monte à Paris pour tenter notre chance !

Investisseurs QVEMA 2022

Et depuis ?

L’aventure a bien accéléré !  Aujourd’hui, en 2022 :
  • Notre équipe compte 18 personnes !
  • La gamme BioDemain est composée de 12 références et est commercialisée dans 350 magasins bio spécialisés à travers la France
  • Nous avons accompagné 150 agriculteurs partenaires, valorisé 200 tonnes de matières premières au prix juste et reversé 60 000€ pour soutenir la conversion
Agriculteurs accompagnés
dans leur transition.
0
Tonnes de produits en
conversion valorisés.
0
Reversés pour
soutenir la conversion
0

[Stéphane] Et on ne compte pas s’arrêter là ! Chaque jour, on progresse, on apprend et on fait tout pour faciliter la conversion biologique à ceux et celles qui nous nourrissent au quotidien. Du haut de nos 24 et 25 ans, on veut prouver à tous qu’il est possible d’avoir un impact positif sur le monde et qu’il n’y a pas d’âge pour faire une différence.

Pour ce faire, on se structure petit à petit. Le changement d’échelle prend de multiples formes et c’est le gros challenge auquel nous faisons face aujourd’hui. En 2022, la marque va s’affirmer davantage, montrer son expertise et son engagement pour porter avec force notre combat auprès du grand public ! L’année sera chargée, on vous réserve de nombreuses surprises…

L’aventure ne fait que commencer et on est fiers que vous en fassiez partie ! Merci à tous pour votre soutien

Catégories : Actualités

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